le masque de l'âme

Publié le par milie_plume


une à une,
j'enfile sur mon précieux fil
fait d'or et d'argent,
cette attache luisante
pas plus épaisse qu'un cil,
à la fois naturelle et raffinée,
robuste malgré sa légèreté.
des perles de toutes sortes ,
de toutes formes,
de toutes tailles,
de toutess brillances,
mes jolies larmes d'Aphrodite
venant du puits de mes pensées,
de cette eau troublée
par une fine pluie d'essence
de fleurs utopistes .

Soudain un moment égarement
et voilà que mes billes
quittent leur abri.
Je les regarde médusée,
elles semblent s'amuser,
tombent goutte à gouttes
sur mon bureau
sautant et rebondissant
comme un cabri
en laissant derrière elle
une étonnante voûte
de petites bulles d'eau
émettant un joli son cristallin
qui réveille ma mémoire
et font surgir de l'armoire
les secrets de mon jardin.

Ne pouvant supporter
de voir ainsi mon intimité démasquée,
mes côté inconnus,
ce lâchement de mots
étalé sans pudeur
sur le sol extérieur,
ceci me dépite;
je referme au plus vite
cette armoire défendue.
J'y appose mon sceau
et retourne soulagée
replacer sur mon fil
mes boules éparpillées.
Hélas elles n'ont pas fini leur périple
et continuent leur cavalcade,
sautillent sur mon carnet,
ce cahier rempli de moi,
quel toupet !
Elles osent me narguer
jouant de mon effroi
et de ma peur d'être nue.
Je me jette sur elles
je me dois de le faire,
empêcher l'impensable
de me rendre percevable.
Je les manque d'une seconde,
rapides sont ces vagabondes
et finissent dans ma corbeille
remplie de choses inavouées
qui maquillent mes joues de fards,
ces honteuses merveilles,
troublent mon regard,
de ma bouche plus aucune parole ne sort,
paralysé est mon corps ,
brouillées sont mes pensées.


Je ne puis supporter davantage,
elles l'ont bien cherché.
Sur ma poubelle en osier
j'appose le couvercle .
elles sont en cage,
c'est regrettable.
Elles étaient fort jolies,
j'aurais aimé
les arborer sur mon cou
mais elles ont joué les fouineuses,
ouvrant ma boite à pandore.
Elles finissent en trésor
enfouies sous mes papiers.
Leur curiosité est nourrie,
je ferme le verrou .
Les voilà moins rieuses !
Je suis désolée
mais au premier vent
je ne puis me dévoiler;
il me faut du temps
et le bon auditoire
pour ne pas me cacher dans l'isoloir.

Publié dans mes poèmes

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